La peinture "alla prima" ou la peinture rapide

En italien alla prima veut dire en « un seul jet ». A la différence de la technique classique qui consiste à attendre entre chaque couche que la peinture sèche, cette technique se fait en une seule séance, frais sur frais.

N’importe quel thème peut être traité ainsi, mais c’est surtout utilisé pour les paysages.

Les impressionnistes l’ont beaucoup utilisée pour peindre à l’extérieur afin de saisir les changements de lumière et traduire leurs sensations, leurs émotions.  Le geste est spontané, l’interprétation est intuitive, impulsive. Il faut oser se lâcher, être libre.

Caractéristiques :

En une seule séance

  • Peindre frais sur frais, pas de séchage entre 2 couches.
  • Pas de correction ensuite, spontanéité, instinct, liberté dans les coups de pinceaux.
  • Ne pas s’attacher aux détails : synthétiser, simplification des formes et des couleurs
  • Palette réduiteà pour ne pas être tenté par les détails
  • Gros pinceaux en soie de porc ou couteauà pour la même raison.
  • Pas de médium à couleurs sorties du tube.
  • Coups de pinceaux visibles et voulus (personnalité du peintre)

En pratique :

  1. Dessin avec petit pinceau et du white : que les grandes lignes

2) 1ère couche fine, étirée, avec une grosse brosse plate. Toujours travailler de l’arrière-plan vers le 1er plan.

 Yeux à ½ fermésà estompage des formes et des couleurs, ainsi que des détails. Cette 1ère couche n’exige pas le

respect absolu des formes. C’est une synthèse des formes. Eliminer les détails superflus, ne conserver que l’es-

sentiel des objets.

Chercher dès le départ une harmonie de couleur, rechercher la couleur définitive des grandes zones à peindre surtout pour l’arrière-plan, afin d’avoir peu de rectifications à faire. Peindre léger en 1ère couche là où vous pensez revenir et empâter là où c’est définitif.

3) 2ème couche plus épaisse :

Les détails (pas trop), la lumière, les ombres arrivent. C’est une couche qui est plus empâtée par endroits.

Travailler rapidement, laisser à la main toute liberté pour nuancer les taches de couleurs. Ne pas corriger.

Laisser la 1ère couche transparaître par endroit.

Le 1er plan est tjs + travaillé (+ de détails, effet de profondeur

Si on souhaite un mélange entre les 2 couches, y aller sans hésiter avec un pinceau rond par exemple en soie de porc, mais sans corriger.

Si on ne souhaite pas de mélange, ne pas frotter le pinceau sur la toile, poser la couleur doucement au couteau ou

au pinceau mais avec une grande quantité par-dessus la couche sous-jacente fraiche en créant ainsi un empâtement,

ainsi les couleurs se mélangent à peine. Empâter ici et là avec désinvolture, laisser la 1ère couche transparaître par endroit.

Les coups de pinceaux peuvent suggérer par leur direction la perspective

Tjs ombres profondes en 1er, puis les nuances + claires. Sauf s’il y a des zones très blanches (contre-jour par ex), les peindre en 1er pour ne pas les salir.

Moyens :

Presser le tube directement sur la toile si on souhaite des touches de couleurs pures.

-Fondre les couleurs avec les doigts pour obtenir des fondus et des dégradés.

-Utiliser un chiffon pour étaler la peinture (pour l’arrière-plan)

-Rayer la peinture avec le manche du pinceau  (pour faire de fines branches par exemple, des vaguelettes sur un lac…)

Ne pas modifier votre œuvre, car cela en dénaturerait le caractère spontané. Suivre toujours son impulsion 1ère, si on insiste on perd la spontanéité de la 1ère touche.

Une peinture réalisée en une seule séance est beaucoup plus stable, car elle sèche uniformément.

Site: nellysimon.fr