Le pointillisme ou le néo impressionnisme

 La théorie du mélange optique des couleurs            

Les impressionnistes avaient déjà progressé dans la recherche et le rendu de la lumière naturelle, ils avaient l’intuition des choses, mais n’avaient pas théorisé les choses. Ils peignaient à l’extérieur sur des toiles assez petites, avec des touches déjà vibrantes, mais avec encore des aplats, des ombres colorées, le dessin était secondaire par rapport à la lumière de leurs tableaux.  Leurs thèmes : les loisirs, les femmes, les villes, la nature… Ils sont restés les mêmes chez les pointillistes : mais l’intuition a fait place à la réflexion, voire à la théorie chez les pointillistes et le dessin a repris plus de place et les toiles ont gagner en taille.  

Le fondateur Georges Seurat a initié ce mouvement, il voulait renforcer le dessin par rapport aux impressionnistes et augmenter encore plus la lumière. Il s’est appuyé sur la théorie d’Eugène Chevreul, un chimiste français, sur les couleurs : elles s’influencent mutuellement.  Il s’agit de gagner en lumière et en scintillement en divisant les tons en plusieurs couleurs, en les posant l’une à côté de l’autre, comme une mosaïque.  Le mélange des couleurs s’effectuant par l’œil à une certaine distance. Cela scintille, c’est plus lumineux.  

Une fois Seurat disparu, Paul Signac reprend le flambeau. Il va aller plus loin dans la théorie et dans la couleur. Cette technique va gagner presque l’ensemble des impressionnistes en France et en Europe. Pissaro l’appela un impressionnisme scientifique.  Le mouvement va encore évoluer, s’assouplir, la technique devient moins rigoureuse. Les couleurs devenant éclatantes et lumineuses, elles vont reprendre le dessus sur le dessin

Le néo impressionnisme a connu une période courte, mais essentielle dans son influence sur l’art du XX ème siècle car il sera à l’origine de plusieurs autres mouvements :   Seurat, de par sa rigueur scientifique, influencera les peintres cubistes. Et Signac, par l’éclat de ses couleurs, va influencer les fauves et les expressionnistes.

En pratique :  ils peignaient à l’huile, si vous peignez à l’acrylique  le rendu sera un peu différent au niveau des touches.

  • Une toile recouverte d’une couche acrylique très claire (blanc cassé, beige, jaune très pâle…)
  • Un dessin très léger des grandes zones, on réfléchit bien à la composition (lignes, dynamiques ou calmes, ne rien centrer…), à la dominante de couleurs (chaudes ou froides ?)
  • Des pinceaux en soies de porc courts bien fermes, soit ronds, soit plats.
  • On prépare assez de peinture. Soit des couleurs pures, soit des couleurs déjà mélangées de façon homogène, avec du blanc ou non.
  • On commence par les sujets de 1er plan, afin qu’ils aient une bonne forme, puis on complète par le fond.
  • On charge les pinceaux de peinture, on ne dilue pas, les touches sont épaisses. On les pose avec précision. On juxtapose les touches de couleur, on évite qu’elles se touchent pour ne pas les salir. On aperçoit le fond entre elles. Mais on peut aussi les superposer si c’est sec.
  • Une fois posée, on ne retravaille pas la matière. 1 seule couche suffit.
  • On peut poser des touches de formes différentes : rondes, carrées, rectangles, de tailles différentes proportionnées à la dimension du tableau, d’orientation différente selon le dessin. Ex verticales pour un if, horizontales pour la mer…Aucun aplat, on n’étale pas la couleur, on la pose.
  • On réfléchit à la couleur souhaitée et on décompose cette couleur en différents tons. Ex : je veux un orange, je pose donc des jaunes et des rouges les uns à côté des autres en différentes concentrations.
  • Pour une forme, on peut poser un camaïeu de tons proches d’une même couleur et autour de cette forme, on met des couleurs complémentaires. Ainsi la fusion des couleurs de loin est + meilleure.
  • Attention, on ne dessine aucun contour, aucun objet distinct, aucun trait. Ce sont les tâches regroupées qui vont donner l’illusion des formes, mais on distingue toujours des tâches différentes, même de loin. Cela vibre.
  • Les ombres sont colorées : couleur de l’objet + tonalité plus foncée + un peu de couleur complémentaire + du bleu ou du violet.
  • Se reculer régulièrement pour voir l’effet.
  • C’est assez fastidieux, il faut de la patience !

Site: nellysimon.fr