LE GLACIS (ou voile, velature) est une couche transparente ou semi-transparente

LE GLACIS (ou voile, velature)                                                                         

C’est une mince couche de finition d’un jus assez liquide de médium spécial et de très peu de peinture transparente ou semi transparente appliquée sur tout ou partie d’un tableau fini et absolument sec, qui modifie la couleur, possible à l’huile à l’acrylique. Pour le pastel, on détaillera plus bas. La couche inférieure se voyant plus ou moins selon le degré de transparence. C’est comme un filtre coloré qui embellit, exalte une zone, la modifie…La superposition de ces 2 couleurs est plus belle que ces mêmes couleurs mélangées sur la palette.

Il existe 2 grands types de glacis : le glacis transparent coloré et le glacis blanchâtre semi transparent.

Le glacis coloré transparent : Il fonce la couleur sous-jacente

But : modifier la couleur d’une zone pour obtenir une belle profondeur (éloigner une zone par ex, créer un mélange optique intéressant), la corriger, réveiller une couleur un peu fadasse, créer des ombres ou les renforcer, unifier un tableau pour une belle harmonie (donner une patine, une certaine ambiance ou atmosphère avec une dominante grise, rouge, ocre…), créer des trompe-l’œil avec plusieurs glacis superposés, superposer différentes scènes comme pour un rêve, des pensées…

Application : au pinceau doux sur fond opaque sec avec des couleurs transparentes ou semi-transparentes de préférence (symbole carré vide sur tube de peinture ou un carré barré), mélangées avec beaucoup de médium (on obtient un jus) à plat ou légèrement incliné.

-à l’huile : médium à glacis ou fabriquer un mélange avec ¾ à 4/5 de médium à peindre et ¼ à 1/5 d’essence de pétrole ou de térébenthine (+ siccatif si on veut un séchage rapide). On peut aussi utiliser le médium flamand (+ solide) ou vénitien (+ souple) + 1 ou 2 gouttes d’essence. On passe ce glacis sur une couche qui est plus maigre que le glacis (principe du « gras sur maigre »).

– à l’acrylique : médium à glacis ou à la rigueur un médium retardateur fluide ou de l’eau

Quelques exemples de glacis sur couleur sèche

Brun + un glacis d’alizarine                      –> brun + chaud

Brun  + glacis de violet ou bleu outremer  –> brun magnifique, profond

Rouge vermillon + glacis jaune                 –> rouge lumineux

Vert + glacis jaune                                  –>vert lumineux

Jaune citron ou cadmium + glacis magenta –> superbe orange

                                     + glacis bleuté     –> vert lumineux profond

                                     + glacis violet      –> brun ocre subtil

Vert fadasse + glacis jaune citron ou vert émeraude ou hooker  –> beau vert

Bleu + glacis d’alizarine                                                          –> pourpre

Bleu+ carmin                                                                         –> violacé

Rouge trop vif, à rabattre + glacis vert                                     –> rouge + doux et inversement.

                                                                                            –> ou un gris selon les proportions

Le glacis blanchâtre (ou lait) : il éclaircit la couleur

But : obtenir des effets de brouillard, de brumes, de fumées, de rayons de soleil, la transparence d’une vitre, d’un verre, rendre un voilage, un filet de lumière…

Application : à l’aide d’un chiffon étaler ce lait blanchâtre réalisé avec un blanc semi-transparent (blanc de zinc) seul ou coloré avec une autre couleur si possible aussi transparente ou semi transparente. On peut ainsi obtenir des brumes bleuâtres, violacées, jaunâtres…

Résultat :  Si l’on n’est pas satisfait du résultat, on peut retirer le glacis à condition d’agir très vite après son application, à l’aide d’un chiffon imbibé d’un peu d’essence pour l’huile et à l’eau pour l’acrylique.

Risques liés au glacis pour l’huile :  On risque de créer des zones d’embus : zones plus mates à côté de zones plus brillantes. Pour y remédier on utilise du vernis à retoucher associé à un peu d’essence de pétrole (en une ou plusieurs couches) pour recouvrir les zones mates. Puis du vernis à retoucher sur tout le tableau.

Le glacis au pastel sec : + délicat à réaliser

Il nécessite un bon fixatif (par ex le 064 de Talens) que l’on passe à 20-30 cm du papier pendant 3 -4 secondes sur une zone finie recouvert de pastel assez dur (style Rembrandt). Une fois sec, on passe délicatement à plat un bâton de pastel plutôt tendre en évitant de tout recouvrir, certains bâtons assez durs fonctionnent aussi. A tester !

site: nellysimon.fr