Comment rendre la transparence de l'eau
L’eau est en effet plus ou moins transparente selon qu’elle est calme et peu chargée en minéraux, elle est aussi plus ou moins colorée. Par contre elle déforme les objets qui la pénètre. Pour peindre la transparence de l’eau, il faut oublier ce que l’on croit savoir (cerveau gauche) et faire confiance à ses yeux (cerveau droit), et peindre ce que l’on voit. Plisser les yeux peut aider pour enlever les détails.
Différentes eaux
L’eau douce en petite quantité (ex dans un verre transparent blanc)
L’eau douce d’un étang, chargée en organismes vivants (algues, animaux), et en sédiments laisse apercevoir le fond vaseux, les branches mortes…L’indice d’eau douce est de 1.33.
L’eau de mer transparente, teintée en bleue ou en vert laisse apercevoir le sable, les galets, les rochers et les animaux marins. L’indice d’une eau salée est de 1.40, elle déforme encore plus. C’est une loupe!
La déformation des objets entrant dans l’eau, les effets d’optique : il faut y penser !
A cause de la différence d’indice de réfraction entre l’air et l’eau, les objets qui sont à cheval entre l’air et l’eau sont déformés, ils sont 1/3 plus gros sous l’eau et cela donne des effets d’optique intéressants.
Comment rendre cette qualité de transparence de l’eau sans oublier les déformations, les lumières et les ombres du fond ?
On s’occupe en 1er du fond de l’eau, puis de l’eau, puis des éléments qui sont sur l’eau, qui eux sont nets et font en général des reflets sur la surface de l’eau, puis en général, on peint les jeux de lumière
A l’huile et à l’acrylique : on commence par peindre en plus clair que normal les formes floues du fond de l’eau avec des couleurs opaques (de façon assez maigre pour l’huile), on pose les ombres (par exemple les ombres dues aux rochers, aux pierres du fond…).
Après séchage, on applique différents glacis (avec des médiums à glacis de préférence, attention à la règle « gras sur maigre » pour l’huile) avec des peintures transparentes bleutées en général sur la zone, cela va foncer et colorer un peu, sauf si on applique un mélange à base de blanc de zinc ; on se rappelle qu’on peint une matière liquide, l’eau, on peut donner du mouvement à l’eau par l’épaisseur du glacis, on peint les ondes de l’eau en bleu clair avec du blanc. S’il y a des reflets du ciel, on passe par-dessus aux endroits voulus un glacis plus blanchâtre (plus opaque). S’il y a des miroitements, on peut poser des taches de blanc pur et plus épaisses.
S’il y a quelque chose posé sur l’eau (nénuphar, branches…), on les peint ensuite par-dessus. Attention le contact avec l’eau est plus foncé (ombre sur la surface de l’eau).
Au pastel : S’il n’y a pas de reflets du ciel, on commence par le fond de l’eau, on passe des bâtons de pastel assez secs à plat, avec des contours flous pour le fond de l’eau, on procède par strates, on rajoute les algues, herbes, poissons, puis on arrive vers la surface. Ensuite on va fixer cette couche colorée, avant de passer des bâtons de pastel plus tendres à plat très doucement. Les 2 couches ne vont pas se mélanger. Il faut rendre la matière eau, ses ondes éventuelles, son mouvement. S’il y a beaucoup de lumière au fond de l’eau, on peut la rajouter à la fin.
S’il y a des reflets du ciel dans une grande zone de l’eau, on les pose dès le début ou on les réserve pour les peindre après, puis on s’attaque à côté de ces zones au fond de l’eau ; on repasse très doucement un voile bleuté en effleurant le papier pour les lumières du ciel qui se reflète.
A l’aquarelle : plusieurs possibilités.
S’il n’y a pas de reflets blancs du ciel et qu’on a donc une vue plongeante uniquement sur le fond de l’eau, qui est donc très coloré, on va donc mouiller cette zone et poser différentes couleurs, soient vaseuses, soient crème si c’est du sable, soit marron si ce sont des rochers, un peu plus sombre s’il y a de l’ombre, comme c’est humide sur humide, les formes seront floues. On peut attendre un peu, pour que le papier commence à sécher, si on veut des formes un peu plus définies, par exemple le bord de rochers avec leur ombre…Puis on attend le séchage, on refait des mélanges de couleurs. Si on a de la gomme arabique, on la mélange à nos couleurs, on peut ensuite avec un pinceau propre enlever un peu de couleur par ci par là pour faire des effets de fond, on retrouvera la 1ère couche sèche. Si on n’en a pas, on essaye de frotter un pinceau humide un peu plus ferme pour retrouver par ci par là les couleurs du fond et éclaircir par la même occasion.
S’il y a des reflets du ciel, des miroitements, il faut faire des réserves de papier (soit drawing-gum, soit morceaux de papier, soit de la cire…) et on peint dessus. On peut aussi faire le tour des zones plus claires en croisant les coups de pinceaux, leur superposition va donner du mouvement.
Site: nellysimon.fr